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Système Financier

*RUPTURE*


Dollars

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Message transmis le 30 juillet 2007 :

Nous signalons une aggravation rapide des conséquences de la crise systémique globale. Mais on vous dira en 2012 que personne ne s'en était rendu compte... Le système financier mondial contemporain entrera dans sa phase de rupture au cours de l'année 2008.

Les indicateurs de suivi de la crise montrent désormais que ce ne sont plus seulement les faillites de certains grands établissements financiers (et de nombreux plus petits) aux Etats-Unis d'abord, puis dans le reste du monde, qui sont à craindre dans les prochains mois; mais que c'est bien le système financier mondial lui-même qui est structurellement atteint.

L'incapacité répétée du réseau des banques centrales mondiales à maîtriser la pénurie de crédit sur fond d'effondrement des deux piliers historiques du système financier mondial contemporain (l'économie US entrée en récession et le Dollar US en décomposition), reflète l'émergence accélérée de forces centrifuges au sein de ce même système.

Il ne s'agit en effet plus seulement de la compétence des banquiers centraux ou de l'ampleur des actions de correction mises en oeuvre. Cette époque est révolue depuis la fin de l'été 2007. On assiste dorénavant à une divergence croissante d'intérêts économiques entre les différentes composantes du système financier global.

L'échec programmé de la dernière tentative initiée par la Réserve Fédérale US, visant à coordonner une action conjointe des principales banques centrales pour alimenter les banques en Dollars US, est à ce titre tout à fait révélateur. Cette action vise essentiellement à restaurer la confiance dans le système financier de deux manières :
  • en rétablissant notamment le marché interbancaire aujourd'hui moribond, en démontrant par l'exemple l'existence d'une « force de frappe commune» des banques centrales mondiales.
  • en permettant aux grands établissements financiers en détresse de venir se réapprovisionner anonymement en Dollars US, en échange d'actifs valorisés au prix du marché d'il y a plusieurs mois, c'est-à-dire quand ils valaient encore quelque chose.
Le premier objectif prime évidemment puisque sans un redémarrage du marché interbancaire, le refinancement de banques en détresse ne ferait que leur accorder un sursis de quelques mois. Or, il est déjà certain que l'objectif visé n'est pas atteint. Et, en terme « psychologique », le décrochage généralisé des bourses mondiales, suite à l'annonce de l'action des banques centrales, prouve que si un message est passé, c'est que la situation des grandes banques américaines est nettement pire que ce qui a été annoncé ces derniers mois.

Il est déjà avéré qu'après avoir perdu le contrôle de l'évolution des taux d'intérêts, la Réserve Fédérale US vient de perdre deux autres attributs essentiels qui caractérisaient le système financier mondial de l'après 1945 : sa crédibilité d'acteur volontariste pouvant modifier les tendances lourdes des marchés, et sa capacité à organiser et entraîner l'ensemble des banques centrales mondiales selon son rythme et ses objectifs. Ce faisant, elle vient de perdre la capacité de piloter à elle seule le système financier mondial, capacité qu'elle avait acquise après 1945.

Si les marchés financiers sont actuellement surtout sensibles à la perte du premier attribut, les spécialistes estiment que c'est la perte du second (et sa conséquence en terme de pilotage du système) qui porte en germe la rupture du système financier mondial au cours de l'année à venir, probablement à l'été 2008, quand les conséquences de la récession US commenceront à se faire sentir pleinement et qu'Asiatiques et Européens se verront définitivement contraints d'imposer leurs propres choix.

Ces évolutions cruciales, à un moment où les conséquences de la récession américaine n'ont pas encore montré leur ampleur (en Asie et aux Etats-Unis en particulier), illustrent l'accroissement rapide des forces centrifuges qui vont conduire à une rupture du système financier mondial contemporain à l'été 2008.

Cette rupture se traduira par de multiples conséquences désastreuses pour les principaux établissements financiers mondiaux, en particulier ceux qui n'ont pas encore compris le sens de l'évolution en cours et qui restent donc fortement impliqués dans le système Dollar en voie d'implosion. Ces établissements connaîtront, à un degré infiniment plus fort, le même sort que les banques qui n'ont pas vu venir la crise des subprimes et sont aujourd'hui au bord du désastre.

Parallèlement, pour les déposants et les investisseurs, cette période de rupture entraînera des risques de pertes considérables à l'image de deux autres périodes de rupture précédentes (1929 et les années qui ont suivi, et 1973 et la fin de la décennie 1970). La rupture en cours est d'une envergure encore plus forte du fait de l'importance disproportionnée prise par la sphère financière dans l'économie contemporaine.

Il est certain que les Européens (la zone Euro essentiellement), autour du tandem Chine-Japon, devront aussi composer avec la Russie et les pays pétroliers pour structurer un nouveau système.

L'évolution sera très douloureuse pour les Etats-Unis (et tous les opérateurs connexes) car il est inévitable que le nouveau système ne sera plus organisé à leur profit comme ce fut le cas ces soixante dernières années. La future administration américaine, qui prendra les rênes du pays en janvier 2009, aura donc une tâche prioritaire sur son agenda : gérer au mieux cette transformation historique, porteuse de nouvelles contraintes économiques et financières, sur fond d'économie en récession. Européens et Asiatiques devront aussi garder en tête cet élément pour éviter que la rupture ne se transforme en chaos.

Phase d'effondrement de l'économie réelle aux États-Unis

La fin du 3° trimestre 2008 marquera un nouveau point d'inflexion dans le développement de la crise systémique globale. À cette date en effet, l'impact cumulé de l'ensemble des différentes séquences de la crise atteindra sa puissance maximale et affectera donc de manière décisive le coeur même des systèmes concernés, au premier rang desquels se trouvent les Etats-Unis, épicentre de la crise actuelle. Aux Etats-Unis, ce nouveau point d'inflexion se traduira par un effondrement de l'économie réelle, ultime étape socio-économique de l'explosion en série des bulles immobilières et financières et de la poursuite de la chute de la valeur du dollar. L'effondrement de l'économie réelle US représente tout simplement l'arrêt quasiment complet de la machine économique américaine : faillites privées et publiques en très grand nombre, fermetures massives d'entreprises et de services publics...

Signe avant-coureur, il est intéressant de noter qu'à partir de Mars 2008, le gouvernement américain interrompra la publication de ses indices économiques pour des raisons de contraintes budgétaires. Voici un nouveau signal clair que les dirigeants américains s'attendent dorénavant à de biens sombres perspectives économiques pour leur pays.

Nous entrons désormais de plein-pied dans une période sans aucun précédent historique. Les comparaisons avec les crises précédentes de l'économie moderne sont fallacieuses. Il ne s'agit en effet ni d'un "remake" de la crise de 1929 ni d'une répétition des crises pétrolières des années 1970 ou boursières de 1987. Il s'agit bel et bien d'une crise systémique globale, c'est-à-dire affectant l'intégralité de la planète et touchant directement aux fondements du système international qui sous-tend l'organisation planétaire depuis des décennies.

Il est également édifiant de constater que malgré l'ironie condescendante de la plupart des "experts" et "responsables" du monde économique et financier, tout le monde est désormais convaincu qu'il y a bien une crise, qu'elle est bien globale et pour la plupart qu'elle est peut-être bien systémique. Cependant, il est toujours étonnant de constater l'incapacité qu'ont ces mêmes experts et responsables à appréhender la nature même du phénomène que nous vivons actuellement. À les lire, cette crise systémique globale ne serait qu'une sorte de crise, "classique" mais en plus "gros". C'est ainsi que les médias financiers reflètent d'ailleurs les interprétations dominantes de la crise en cours. C'est là une démarche non seulement intellectuellement paresseuse mais moralement coupable car elle a pour principale conséquence de ne pas permettre aux simples citoyens, investisseurs individuels ou responsables d'institutions privées ou publiques de se préparer aux chocs à venir.

Ainsi, contrairement à ce que l'on peut lire ces dernières semaines dans les médias dominants, toujours prompts à tenter de camoufler la réalité pour servir les intérêts qui les dominent, il est à rappeler que c'est avant tout aux Etats-Unis que cette crise systémique globale prend avant tout une forme sans précédent (la Très Grande Dépression US) puisque c'est autour d'eux, et d'eux seuls, que s'est progressivement organisé le monde issu de la Seconde Guerre Mondiale. Pour résumer, il est utile de souligner que ce n'est ni l'Europe ni l'Asie qui ont un taux d'épargne négatif, une crise immobilière généralisée jetant à la rue des millions de citoyens, une devise en chute libre, des déficits publics et commerciaux abyssaux, une économie en récession et pour couronner le tout, des guerres coûteuses à financer.

Ce ne sont donc ni l'Asie ni l'Europe (plus exactement la zone Euro) qui subiront les conséquences les plus brutales, les plus durables et les plus négatives de la crise en cours; mais bien les Etats-Unis et les pays/économies fortement corrélé(e)s aux Etats-Unis (le "risque américain"). Il y a bien en effet "découplage" entre l'économie US et celles des autres grandes régions du monde. Mais "découplage" ne signifie pas "indépendance". Il est bien évident que l'Asie et l'Europe seront affectées par la crise. "Découplage" signifie en revanche que les évolutions de l'économie US et celles des autres grandes régions du monde ne sont désormais plus synchronisées, que l'Asie et l'Europe évolueront dorénavant selon des trajectoires qui ne seront plus déterminées par celles de l'économie US.

La crise systémique globale marque en fait le début du "découplage" entre l'économie US et celles du reste de la planète. Les économies non "découplées" seront d'ailleurs celles qui vont être entraînées dans la spirale négative américaine.

Chute brutale du nombre des emplois indépendants aux Etats-Unis. Les exemples d'explosion des bulles immobilière (2006) et financière (2007) sont éloquents. En effet, l'immense majorité des opérateurs (non-spécialistes du secteur concerné) a découvert que la « fête était finie » bien après le renversement de tendance. Durant toute la période de retournement (qui dure en général 6 mois à 1 an maximum), la parole dominante a continué à prétendre que rien ne changeait et que les incertitudes naissantes n'avaient aucune raison d'être; puis, que les problèmes resteraient confinés au secteur concerné et aux seuls Etats-Unis. Ceux, aux Etats-Unis et dans le reste du monde, qui ont écouté ce discours s'en mordent les doigts aujourd'hui, car ils sont désormais prisonniers de maisons invendables (ou en passe d'être saisies) ou voient chaque jour un peu plus que la veille la valeur de leurs actions s'effriter.

Concernant les marchés boursiers, il a été anticipé que les bourses mondiales perdraient plus de 20% et 60% selon les régions, au cours de l'année 2008. Aujourd'hui, il est réévalué des anticipations en direction d'une baisse encore plus forte puisque, d'une part, les places boursières ont en général déjà perdu entre 10% et 20% depuis le début de l'année, et que, d'autre part, l'effondrement de l'économie réelle aux Etats-Unis d'ici la fin de l'été 2008 va entraîner toutes les bourses mondiales dans une spirale infernale. C'est vers une baisse de 50% en moyenne par rapport à 2007 que s'orientent désormais les bourses mondiales (y compris dans les pays émergents).

Nous n'avons toujours pas atteint le coeur de la crise. Il sera atteint dans la deuxième moitié de 2008.

La France en route vers une crise de régime d'ici l'automne 2008. La situation politique intérieure française se dégrade très rapidement, tant sur le front politique qu'en matière économique ou financière. Cette situation va déboucher sur une crise politique très grave, une crise de régime, remettant en cause le fonctionnement même du système politico-institutionnel français et générant d'importants troubles sociaux.
La dette publique, histoire d'un esclavage à briser

Depuis la plus haute antiquité nous avons appris à vivre dans l'esclavage de la dette, et quand elle disparait parfois, brisée par la volonté d'un peuple épris de liberté, son cadavre hante encore les fantômes de nos rêves. Le livre V de La Politique d'Aristote décrit l'éternel cycle des oligarchies qui se transforment en aristocraties héréditaires –pour finalement être renversées par des tyrans ou se déchirer entre elles quand certaines familles décident de "mettre la multitude dans leur camp" et de réinstaurer la démocratie dont émerge à nouveau une oligarchie, suivie d'une aristocratie et ainsi de suite tout au long de l'histoire.

La dette a été la force motrice de ces évolutions –seules les stratégies changent. La dette clive la richesse en créant une classe de créanciers dont le pouvoir oligarchique est renversé par de nouveaux leaders ("tyrans" dans le vocabulaire d'Aristote) qui obtiennent le soutien populaire en supprimant la dette et en redistribuant les biens ou en gardant les profits que génèrent ces biens pour l'état.

Depuis la Renaissance, cependant, les banques se sont mises à soutenir les démocraties. Non pas par souci de liberté ou d'égalité mais bien plutôt pour sécuriser leurs prêts. Comme l'a expliqué James Steuart en 1767, les emprunts royaux restaient des affaires privées plutôt que des dettes publiques. Pour qu'une dette souveraine devienne la responsabilité d'une pays tout entier, il fallait que des représentants élus puissent faire passer des augmentations d'impôts pour payer les intérêts.

En accordant aux contribuables une voix au gouvernement, les démocraties anglaises et hollandaise ont donné aux créanciers de bien meilleures garanties de remboursement que les rois et les princes dont les dettes s'éteignaient avec eux. Mais à cause des récentes protestations contre la dette, de l'Islande à la Grèce en passant par l'Espagne, les créanciers retirent leur adhésion aux démocraties. Ils exigent l'austérité fiscale et même la privatisation des biens publics.

La finance internationale est devenue le fer de lance d'un nouveau type de guerre. Son objectif est le même que la conquête militaire d'autrefois : s'approprier la terre et les ressources minières, ainsi que les infrastructures communales et les revenus de l'extraction. En réponse les démocraties exigent des référendums pour choisir de payer ou non les créanciers en vendant le domaine public et en augmentant les impôts, ce qui engendrera du chômage, des baisses de salaire et une récession économique. L'alternative étant de réduire le montant de la dette ou même de l'annuler et de remettre en place des règles pour contrôler le secteur financier.

Des dirigeants du Proche Orient ont effacé leurs ardoises pour maintenir l'équilibre économique

Faire payer un intérêt sur l'argent ou les marchandises livrées en avance de règlement n'avait pas pour but au départ de cliver l'économie. Lorsqu'il a été institué pour la première fois au troisième millénaire avant JC par un accord contractuel entre les temples et les palais sumériens et les marchands et les entrepreneurs qui travaillaient dans la bureaucratie royale, l'intérêt était de 20% (le capital doublait en 5 ans) et représentait une honnête part des profits générés par le commerce de longue distance ou la location de terre ou d'autres biens publics comme des usines, des navires et des maisons à boire.

Quand la pratique a été privatisée au profit des collecteurs royaux de redevances et de loyers, "la royauté divine" protégeait les créditeurs agricoles. Les lois de Hammourabi (vers 1750 avant JC) ont décrété la suppression de leurs dettes en cas d'inondation ou de tornade. Tous les dirigeants de la dynastie babylonienne, en montant sur le trône, annulaient les dettes des paysans afin de leur permettre de repartir à zéro. Le travail gratuit des débiteurs, les hypothèques sur la terre ou la récolte et autres obligations étaient annulés pour "réinstaurer l'ordre" dans une situation idéale d'équilibre "originel". Cette coutume s'est poursuivie avec l'année du Jubilée de la Loi de Moïse comme elle est décrite dans le Lévitique 25.

La logique était claire. Les sociétés anciennes avaient besoin de lever des armées pour défendre leur terre et pour cela il leur fallait libérer les citoyens de l'esclavage. Les lois de Hammourabi empêchaient les conducteurs de chars et autres combattants d'être réduits en esclavage à cause de leur dette et empêchaient les créanciers de prendre les récoltes des tenanciers des terres royales, publiques et communales qui étaient redevables au roi de service sur ses terres et dans son armée.

En Egypte, le pharaon Bakenranef (vers 720-715 avant JC, "Bocchoris" en Grec) a proclamé une amnistie de la dette et aboli l'esclavage des endettés devant la menace d'une invasion militaire de l'Ethiopie. Selon Diodore de Sicile, (I, 79, écrit en 40-30 avant JC), il a établi que si un débiteur contestait sa dette, la dette était annulée si le créancier ne pouvait présenter un contrat écrit. (Il semble que les créanciers aient toujours eu tendance à exagérer le montant des dettes). Le pharaon pensait que "les corps des citoyens devaient appartenir à l'état afin que l'état puisse bénéficier des services que les citoyens lui devaient en temps de paix comme en temps de guerre. Car il se disait qu'il serait absurde qu'un soldat... soit mis en prison par son créancier pour ne pas avoir remboursé un prêt et que l'avidité de personnes privées mette ainsi en danger la sécurité de tous."

Le fait que les principaux créanciers du Proche Orient étaient les rois, les temples et leurs collecteurs facilitait l'annulation des dettes. Il est toujours plus facile d'annuler les dettes qu'on vous doit à vous. Même les empereurs romains ont brûlé des livres d'arriérés d'impôts pour empêcher une crise. Mais il est devenu beaucoup plus difficile d'annuler des dettes dues à des créanciers privés quand la pratique de l'intérêt s'est répandue à l'ouest vers les royaumes de la Méditerranée à partir de 750 avant JC environ. Au lieu de permettre aux familles d'équilibrer les recettes et les dépenses, la dette est devenue le principal facteur des expropriations et du clivage des sociétés en deux camps : l'oligarchie créditrice et les clients endettés. En Judée, le prophète Isaïe (5:8-9) condamne les créanciers qui saisissent les bien hypothéqués et "ajoutent maisons aux maisons et champs au champs au point qu'il ne reste plus d'espace libre et qu'ils se retrouve les seuls habitants du pays".

Le pouvoir des créanciers et la croissance stable n'ont jamais fait bon ménage. La plupart des dettes personnelles de la période classique étaient constituées de petites sommes d'argent prêtées à des individus au seuil de la pauvreté qui avaient du mal à joindre les deux bouts. La saisie de leur terre et de leurs biens –et de leur liberté personnelle– enchaînaient irréversiblement les débiteurs. Au 7ième siècle avant JC, des "tyrans" (leaders populaires) se sont levés pour renverser les aristocraties de Corinthe et d'autres riches cités grecques en obtenant le soutien populaire par l'annulation des dettes. D'une manière moins autoritaire, Solon, a fondé la démocratie athénienne en 594 avant JC en interdisant l'esclavage de la dette.

Mais les oligarchies se sont reformées et ont appelé Rome à la rescousse quand les rois de Sparte, Agis, Cléomène et leur successeur Nabis ont voulu effacer les dettes à la fin du 3ième siècle avant JC. Ils ont été assassinés et leurs supporters chassés. Depuis l'antiquité, cela a été une constante politique de l'histoire que les créanciers s'opposent à la fois à la démocratie populaire et au pouvoir royal qui pouvaient tous les deux empêcher la conquête de la société par la finance –une conquête qui a pour objectif de transformer en dette productrice d'intérêts autant de pans de l'économie qu'il est possible.

Quand les frères Gracchus et leurs adeptes ont essayé de réformer les lois sur le crédit en 133 avant JC, la classe sénatoriale dominante a réagi avec violence et les a fait assassiner, inaugurant de la sorte un siècle de guerre sociale qui s'est terminée avec le sacre de l'empereur Auguste en 29 avant JC.

L'oligarchie créancière romaine gagne la Guerre Sociétale, réduit la population en esclavage et c'est le début des années noires

Les choses étaient plus sanglantes à l'étranger. Aristote n'a pas mentionné la construction d'une empire dans son schéma politique, mais la conquête étrangère a toujours été un instrument capital dans la création de dettes et les guerres ont été la cause principale des dettes publiques des temps modernes. Rome a été le plus intraitable créancier de l'Antiquité ; ses collecteurs rançonnaient l'Asie Mineure, sa province la plus prospère. Le droit n'existait plus quand les "chevaliers" qui levaient le tribut arrivaient. Mithridate de Ponts a mené trois révoltes populaires et les populations d'Ephèse et d'autres cités se sont soulevées et ont tué 80 000 Romains en 88 avant JC selon les estimations. L'armée romaine a riposté et Sulla a imposé un tribut de guerre de 20 000 talents en 84 avant JC. En 70 avant JC les amendes pour les intérêts en retard avaient multiplié la somme par six.

Tite Live, Plutarque et Diodore, entre autres historiens célèbres de Rome, ont rejeté la responsabilité de la chute de la République sur l'intransigeance des créanciers qui a provoqué une guerre sociétale de 100 ans (133 à 29 avant JC) marquée par les meurtres politiques. Des leaders populaires ont essayé d'obtenir le soutien populaire en demandant l'annulation de la dette (la conspiration de Catilina en 63-62 avant JC). Ils ont été assassinés. Au 2ième siècle après JC, environ un quart de la population était réduite en esclavage. Au 5ième siècle, l'économie de Rome s'est effondrée car il ne lui restait plus un sou. Pour survivre les gens retournèrent dans les campagnes.

Les créanciers trouvent une raison légale pour soutenir la démocratie

Quand les banquiers se sont remis en selle après le pillage de Byzance par les croisés et ont investi de l'or et de l'argent dans le commerce occidental européen, les chrétiens n'ont pas réussi à empêcher le paiement d'intérêts comme ils l'auraient souhaité à cause de l'entente entre des prêteurs prestigieux (les Templiers et les Hospitaliers ont prêté de l'argent pendant les croisades) et leurs principaux clients – les rois, d'abord pour payer l'Eglise et de plus en plus pour financer les guerres. Mais les dettes royales n'étaient pas honorées quand les rois mouraient. Les Bardi et les Peruzzi ont fait faillite en 1345 quand Edward III a refusé d'honorer ses dettes. Les familles de banquiers ont perdu beaucoup d'argent en prêtant aux Habsbourg et aux Bourbon qui régnaient sur l'Espagne, l'Autriche et la France.

Les choses ont changé quand la démocratie hollandaise a voulu se libérer de l'Espagne des Habsbourg. Le fait que leur parlement pouvait faire des emprunts publics sur le long terme au nom de l'état a permis aux Pays Bas de lever des emprunts pour s'offrir des mercenaires à une époque où l'argent et le crédit étaient le nerf de la guerre. L'accès au crédit "a été l'arme la plus puissante dans leur lutte pour l'indépendance" a écrit Richard Ehrenberg dans Capital et finance à l'époque de la Renaissance (1928). "Celui qui faisait crédit à un prince savait que le remboursement de la dette dépendait de la capacité et du bon vouloir de son débiteur. Il n'en était pas de même avec les cités qui n'avaient pas seulement le pouvoir de décider mais étaient aussi des corporations et des groupes d'individus reliés par un destin commun. Selon la règle généralement acceptée chaque habitant de la cité répondait des dettes de la cité sur sa personne et sur ses biens".

L'avantage financier du gouvernement parlementaire était donc de pouvoir contracter des dettes qui n'étaient pas seulement les obligations personnelles de princes, mais étaient véritablement publiques et contraignantes quel que soit le roi en place. C'est pourquoi les deux premiers pays démocratiques, la Hollande et l'Angleterre après sa révolution de 1688, sont devenus les pa ys marchands les plus actifs pour ensuite devenir des puissances militaires de première importance. Ce qui est ironique, c'est que c'est le besoin de financement de la guerre qui a promu la démocratie en formant une trinité symbiotique, la guerre, le crédit et la démocratie parlementaire, qui s'est perpétuée jusqu"à nos jours.

A l'époque "la situation légale du roi en tant qu'emprunteur n'était pas claire et on ne savait pas encore si ses créanciers pouvaient exercer un recours contre lui en cas de non-paiement." (Charles Wilson, England's Apprenticeship : 1603-1763 : 1965.) Plus l'Espagne, l'Autriche et la France devenaient despotiques, plus elles avaient du mal à financer leurs opérations militaires. À la fin du 18ième siècle, l'Autriche était un pays "sans crédit et par conséquent sans grande dette", un pays à qui personne ne voulait prêter, qui avait la plus mauvaise armée d'Europe et qui était complètement dépendant des subsides et garanties de prêts anglais au moment des guerres napoléoniennes.

La finance s'adapte à la démocratie, puis s'efforce d'y promouvoir une oligarchie

Au 19ième siècle, alors que les réformes démocratiques réduisaient le pouvoir de l'aristocratie terrienne au parlement, les banquiers ont adroitement développé des relations symbiotiques avec presque toutes les formes de gouvernement. En France, les adeptes de Saint-Simon réclamaient des banques mutualistes qui accordent du crédit en échange d'une répartition équitable des profits. L'état germanique a fait alliance avec la grande finance et l'industrie lourde. Marx a écrit avec optimisme que le socialisme rendrait la finance productive au lieu de parasitaire. Aux Etats-Unis, la régulation des services publics était assortie de profits garantis. En Chine, Sun-Yat-Sen a écrit en 1922 : "J'ai l'intention de regrouper toutes les industries nationales chinoises en un Grand Trust appartenant au peuple chinois qui sera financé par les capitaux internationaux pour un profit mutuel."

Pendant la première guerre mondiale les Etats-Unis ont remplacé l'Angleterre comme principal pays créancier et à la fin de la guerre ils avaient accaparé 80% de l'or monétaire mondial. Leurs diplomates ont modelé le FMI et la Banque Mondiale de façon que leurs crédits engendrent la dépendance financière aux Etats-Unis principalement. Les prêts accordés pour financer le commerce et le règlement des déficits étaient soumis a des "conditions" qui mettaient la direction de l'économie entre les mains d'une oligarchie aux ordres et de dictateurs militaires. La réaction démocratique aux plans d'austérité nécessaires au service de la dette s'est réduite à des "soulèvements contre le FMI" jusqu'à ce que l'Argentine refuse d'honorer sa dette étrangère.

Une austérité au service de la dette similaire est aujourd'hui imposée à l'Europe par la Banque Centrale Européenne (BCE) e la bureaucratie européenne. Des gouvernements d'obédience sociale démocrate ont été mis en demeure de sauver les banques au lieu de promouvoir la croissance économique et l'emploi. Les pertes dues aux prêts bancaires toxiques et à la spéculation sont imputés aux budgets des états grevant les dépenses publiques et obligeant même à vendre des infrastructures. En réponse les contribuables, écrasés par le poids de la dette, sont sortis dans les rues ; les manifestations ont commencé en Islande et en Lettonie en janvier 2009 et se sont amplifiées en Grèce et en Espagne à l'automne pour protester contre le refus de leurs gouvernements de faire des référendums au sujet de ces aides funestes en bonds étrangers.

La planification passe des représentants du peuple aux banquiers

Toutes les économies sont planifiées. Ce sont traditionnellement les gouvernements qui sont chargés de cette planification. Renoncer à cette prérogative au nom du " libre marché " revient à la céder aux banques. De plus la planification de la création et de la répartition du crédit est encore plus centralisée que lorsque les officiels élus en avaient la responsabilité. Et pour combler le tout, le cadre temporel financier est le court terme, une course en avant qui se termine quand nous n'avons plus rien. En recherchant leur seul profit, les banques tendent à détruire l'économie. Les surplus sont finalement absorbés par les intérêts et autres frais financiers, et il ne reste rien pour de nouveaux investissements ou pour les dépenses sociales de première nécessité.

C'est pourquoi donner le contrôle de la politique d'un pays à une classe de créanciers a rarement engendré la croissance économique et la hausse du niveau de vie. La tendance des dettes à grossir plus vite que la capacité des peuples à les rembourser est une constante de toute l'histoire connue. Les dettes croissent exponentiellement, absorbant les surplus et réduisant une grande partie de la population en esclavage de la dette pour ainsi dire. Le cri du peuple de l'Antiquité pour annuler la dette avait la même fonction que les ordonnances royales du Proche Orient de l'âge de bronze : annuler l'excès de dettes pour retrouver l'équilibre économique.

A une époque plus récente, les démocraties incitaient un état fort à taxer les revenus et les biens des rentiers et à effacer une partie de la dette quand cela devenait nécessaire. Cela est plus facile à faire quand c'est l'état lui-même qui crée la monnaie et le crédit. Quand les banques ont la possibilité de faire leurs propres règles et peuvent mettre leur veto à ceux qui veulent leur imposer des limites, l'économie est pervertie et incite les créanciers à se livrer aux paris spéculatifs et aux fraudes cyniques qui ont marqué la dernière décennie. La chute de l'Empire Romain montre ce qui arrive quand les exigences des créanciers ne sont pas contrecarrées. En effet, la seule alternative à la planification et la régulation étatique du secteur financier est l'esclavage de la dette.

La finance contre le gouvernement ; l'oligarchie contre la démocratie

La démocratie implique de subordonner la dynamique financière à l'équilibre économique et à la croissance – et de taxer les revenus des rentiers ou de garder les monopoles essentiels dans le domaine public. Détaxer ou privatiser les revenus de la propriété c'est les "libérer" pour les confier aux banques pour qu'ils soient capitalisés en prêts plus importants. Financée par l'augmentation de la dette, l'inflation des prix des biens augmente la richesse des rentiers tout en endettant l'économie globale. L'économie se contracte et la valeur des biens devient inférieure au montant des emprunts contractés.

Le secteur financier a assez de pouvoir pour profiter de telles situations d'urgence pour convaincre les gouvernements que l'économie va s'effondrer s'ils ne "sauvent pas les banques". En pratique cela leur permet de renforcer leur contrôle de la politique pour cliver encore plus l'économie. Le modèle typique est ce qui est arrivé dans la Rome ancienne en passant de la démocratie à l'oligarchie. En fait, en donnant la priorité aux banquiers et en permettant à l'Europe, à la BCE et au FMI de prendre la direction des économies, on prend le risque de déposséder les pays de leur pouvoir de frapper ou d'imprimer de la monnaie et de lever les impôts.

Le conflit qui en résulte est celui des intérêts financiers contre l'indépendance nationale. L'idée que la banque centrale indépendante est le "fleuron de la démocratie" est un euphémisme qui permet de confier la décision politique la plus importante –celle de créer la monnaie et le crédit– au secteur financier. Au lieu de laisser le choix politique à des référendums populaires, le sauvetage des banques organisé par l'UE et la BCE représente aujourd'hui la meilleure manière d'augmenter la dette nationale. Les dettes des banques privées ont été intégrées aux bilans des gouvernements irlandais et grecs et les contribuables en sont redevables. C'est la même chose pour les 13000 milliards de dollars qui ont été ajouté en Amérique aux bilans du gouvernement depuis septembre 2008 (dont 5300 milliards de dollars de mauvaises hypothèques de Fannie Mae et Freddie Mac portés au bilan de l'état et 2000 milliards de dollars de produits toxiques "recyclés" par la Réserve Fédérale).

Tout cela est fait sur ordre des représentants de la finance qu'on appelle par euphémisme des technocrates. Ils sont mis en place par des lobbys de créanciers pour évaluer la quantité de chômage et de récession qu'il faut pour extraire le surplus d'argent nécessaire pour rembourser aux créanciers des dettes qui sont maintenant intégrées aux bilans des pays. Mais cela va à l'encontre du but recherché car la contraction de l'économie –la déflation due à la dette– rend la dette encore plus impossible à rembourser.

Ni les banques, ni les autorités publiques (ni les universitaires de la pensée dominante d'ailleurs) n'ont évalué la capacité concrète de l'économie à rembourser –je veux dire à rembourser sans contracter l'économie. Grâce à leurs médias et à leurs think tanks, ils ont convaincu les populations que la manière de devenir riche rapidement est d'emprunter de l'argent pour acheter des maisons, des actions et des obligations qui montent –grâce à l'inflation due au crédit bancaire– et d'inverser le système d'imposition progressive de la richesse du siècle dernier.

Pour le dire clairement, ce sont des pratiques économiques malsaines. Le but est de détruire les équilibres et les réglementations étatiques pour transférer le pouvoir de décision économique à la haute finance sous prétexte que c'est plus efficace que les réglementations publiques. On accuse la planification et la taxation gouvernementales de "mener à l'esclavage" comme si le "libre marché", contrôlé par des banquiers qui ont tout loisir de prendre des risques insensés, n'était pas au service des intérêts spécifiques de l'oligarchie et non de la démocratie. On ordonne aux gouvernements de rembourser des emprunts contractés non pas pour défendre des pays en temps de guerre comme au temps passé mais au profit des couches les plus riches de la population en faisant payer leurs pertes par les contribuables.

Le refus de prendre les opinions publiques en considération laisse les dettes nationales sans solide garantie politique ni même légale. En face d'un forte opposition populaire, des dettes imposées par décret, par des gouvernements ou par des agences financières étrangères peuvent se révéler aussi fragiles que celles des Habsbourg et autres despotes des temps passés. N'ayant pas été validées par le peuple, elles peuvent devenir caduques en même temps que le régime que les a contractées. De nouveaux gouvernements peuvent agir de manière démocratique et obliger le secteur bancaire et financier à servir l'économie au lieu du contraire.

Ils pourraient au moins essayer de les payer en réinstaurant une imposition progressive sur le patrimoine et les revenus, faisant ainsi passer le fardeau fiscal sur la richesse et les biens des rentiers. La re-réglementation bancaire et la remise en place de banques publiques de services et de crédit renouerait avec le programme social démocratique qui semblait avoir un bel avenir au siècle dernier.

L'Islande et l'Argentine en sont les exemples les plus récents mais on peut aussi se rappeler le moratoire sur les dettes de guerre des alliés et les réparations germaniques en 1931. Un principe mathématique et politique de base est à l'oeuvre : Les dettes qui ne peuvent pas être payées ne le seront pas.





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