Père affecueux
Les caractéristiques fondamentales de la vraie vie de famille et de leur application aux relations existant entre Dieu et l'être humain se fonde sur les sept faits suivants :Le fait de l'existence
Les rapports naturels et les phénomènes de ressemblance physique se combinent dans la famille : les enfants héritent certains traits de leurs parents. Les enfants tirent leur origine de leurs parents; l'existence de leur personnalité dépend de l'acte des parents. La relation de père à enfant est inhérente à toute la nature et imprègne toutes les existences vivantes.Sécurité et plaisir
Les pères dignes de ce nom prennent grand plaisir à pourvoir aux besoins de leurs enfants. Beaucoup de pères ne se contentent pas de leur fournir simplement le nécessaire, mais aiment aussi à veiller à leurs plaisirs.Instruction et éducation
Les pères avisés font soigneusement des plans pour instruire et éduquer convenablement leurs fils et leurs filles. Ils les préparent dès leur jeunesse aux responsabilités plus grandes de leur vie d'adulte.Discipline et contrainte
Les pères prévoyants prennent aussi des dispositions pour la discipline, la gouverne, la correction et parfois la contrainte nécessaires à leurs jeunes enfants dépourvus de maturité.Camaraderie et loyauté
Un père affectueux entretient des rapports intimes et aimants avec ses enfants. Il prête toujours une oreille attentive à leurs demandes; il est toujours prêt à partager leurs épreuves et à les aider dans leurs difficultés. Le père porte un intérêt suprême au bien-être progressif de sa progéniture.Amour et miséricorde
Un père compatissant pardonne généreusement. Les pères ne nourrissent pas d'idées de vengeance contre leurs enfants. Ils ne ressemblent ni à des juges, ni à des ennemis, ni à des créanciers. Les vraies familles sont fondées sur la tolérance, la patience et le pardon.Dispositions pour l'avenir
Les pères temporels aiment laisser un héritage à leurs fils. La famille continue d'une génération à la suivante. La mort ne met fin à une génération que pour marquer le début d'une autre. La mort termine une vie individuelle, mais non nécessairement la vie d'une famille.Un père au coeur tendre aime sa famille comme un tout, il la considère comme un groupe à cause de sa solide affection pour chaque membre de cette famille.
Notre Père
Il ne devrait pas nous échapper que même l'amour divin a ses disciplines sévères. L'amour d'un père pour son fils oblige souvent le père à mettre un frein aux activités malencontreuses de son rejeton étourdi. L'enfant ne comprend pas toujours les motifs sages et affectueux de la discipline restrictive du père. Mais le Père au Paradis gouverne effectivement un univers d'univers par le pouvoir contraignant de son amour. L'amour est la plus grande de toutes les réalités spirituelles. La vérité est une révélation libératrice, mais l'amour est la relation suprême. Quelles que soient les bévues de nos contemporains dans l'administration actuelle de leur monde, l'évangile de l'amour du Père pour tous ses enfants gouvernera ce même monde dans un âge proche. Le but ultime du progrès humain consiste à reconnaître respectueusement la paternité de Dieu et à matérialiser avec amour la fraternité des êtres humains.Mais il y a une folie de notre part si nous abusons de l'amour de Dieu. Le Père céleste n'est pas un père négligent, relâché ou sottement indulgent, toujours prêt à excuser les fautes et à pardonner l'insouciance. Nous ne pouvons appliquer, de façon erronée, l'illustration du père et du fils de façon qu'elle fasse apparaître Dieu comme semblable à certains parents trop indulgents et dépourvus de sagesse qui conspirent, avec la folie de la terre, pour consommer la ruine morale de leur progéniture écervelée, et qui contribuent ainsi, certainement et directement, à démoraliser de bonne heure leurs propres enfants et à en faire des délinquants. Dieu n'excuse pas avec indulgence les pratiques de ses enfants quand elles mènent à la destruction automatique de toute croissance morale et à la ruine de tout progrès spirituel. Ces pratiques coupables sont une abomination aux yeux de Dieu.
Nous nous trompons dans nos opinions parce que nous ne comprenons pas la nature intime des relations entre la créature et le Créateur, entre l'être humain et Dieu. Nous devons saisir la sympathie compréhensive que de sages parents éprouvent pour leurs enfants dépourvus de maturité et parfois égarés. Il est en effet douteux que des parents intelligents et affectueux soient jamais appelés à pardonner à un enfant moyen et normal. Des rapports compréhensifs, associés à des attitudes pleines d'amour, empêchent efficacement toutes les désunions qui nécessitent ultérieurement un rajustement par le repentir chez l'enfant et le pardon des parents.
Dans chaque enfant vit une fraction de son père. Le père bénéficie d'une priorité et d'une supériorité de compréhension dans toutes les questions liées aux rapports entre parents et enfants. Le père peut regarder l'immaturité de l'enfant à la lumière de la maturité parentale plus grande, de l'expérience plus mûre du partenaire le plus âgé. Dans le cas de l'enfant terrestre et du Père céleste, le parent divin possède, dans une mesure infinie et divine, la compassion et l'aptitude à comprendre avec l'amour. Le pardon divin est inévitable; il est inaliénable et inhérent à la compréhension infinie de Dieu, à sa parfaite connaissance de tout ce qui concerne le faux jugement et le choix erroné de l'enfant. La justice divine est si éternellement équitable qu'elle englobe infailliblement la miséricorde compréhensive.
Quand un être humain avisé comprend les impulsions intérieures de ses semblables, il les aime; et, quand nous aimons notre frère, nous lui avons déjà pardonné. Cette aptitude à comprendre la nature de l'être humain et à pardonner ses actions apparemment mauvaises est divine. Si nous sommes de sages parents, c'est ainsi que nous aimerons et comprendrons nos enfants, et même que nous leur pardonnerons quand des malentendus temporaires auront paru nous séparer. L'enfant est dépourvu de maturité et ne comprend pas la profondeur des relations entre enfant et père; il éprouve donc souvent un sentiment de séparation coupable quand il ne reçoit pas la pleine approbation de son père; mais un véritable père n'est jamais conscient d'une telle séparation. Le péché est une expérience de la conscience des créatures; il ne fait pas partie de la conscience de Dieu.
Notre inaptitude ou notre répugnance à pardonner à nos semblables donne la mesure de notre immaturité, et dénote que nous n'avons pas atteint le niveau adulte de sympathie, de compréhension et d'amour. Nos rancunes et nos idées de vengeance sont directement proportionnelles à notre ignorance de la nature intérieure et des véritables aspirations de nos enfants et de nos semblables. L'amour est la manifestation de l'impulsion vitale intérieure et divine. Il est fondé sur la compréhension, entretenu par le service désintéressé et accompli dans la sagesse.
Même un adolescent, si le désir de son coeur est réellement suprême, peut attirer l'attention et jouir de la compagnie affectueuse du Dieu d'un univers; il peut éprouver l'inoubliable extase d'être seul avec Dieu. Nous pouvons savoir qu'un adolescent se montrera fidèle à Dieu, parce que nous pouvons compter sur la foi et l'amour qu'il a déjà, étant donné que ces qualités sont basées sur une formation qu'il aura reçue chez lui.
Cette formation est le fruit d'un foyer où les parents se portent mutuellement une sincère affection, de sorte que l'enfant n'aura pas été choyé à l'excès au point d'exalter pernicieusement son concept de sa propre importance; sa personnalité n'a pas non plus été déformée par des manoeuvres où l'amour est absent, faites par des parents opposés l'un à l'autre, cherchant à gagner sa confiance et sa fidélité; il a joui d'un amour parental qui assure une louable confiance en soi et entretient un sentiment normal de sécurité.
Ainsi, non seulement il peut considérer qu'il a eu la chance que ses parents soient doués de sagesse autant que d'amour, mais en plus cet adolescent aura été porté par la sagesse qui a conduit ses parents à renoncer à la plupart des complaisances et des superfluités que la fortune peut procurer, tandis qu'ils envoyaient leur enfant à l'école avec ses compagnons de jeux du voisinage, et qu'ils l'auront aussi encouragé à apprendre comment vivre en ce monde en lui permettant une expérience originale. Lorsque cet adolescent désira rencontrer son Père céleste, ses parents y consentent.
Si ses parents devaient ne pas lui permettre de le faire, sous prétexte qu'ils l'aiment tant, et s'ils lui avaient refusé l'expérience bénie qu'il pourrait avoir ensuite, alors l'enfant peut être poussé à s'enfuir de chez lui pour se joindre à Dieu, mais en le faisant, il aurait blessé l'amour et sacrifié la fidélité. Même si cette ligne de conduite aurait été sage, elle aurait représenté un prix terrible à payer pour l'expérience, l'indépendance et la liberté. Des parents avisés veillent à ce que leurs enfants n'aient pas à blesser l'amour ou à étouffer la fidélité pour développer l'indépendance et jouir d'une liberté fortifiante quand leur enfant a atteint l'adolescence.
L'amour est la réalité suprême de l'univers quand il est donné par des êtres infiniment sages, mais il présente un caractère dangereux et souvent semi-égoïste tel qu'il est manifesté dans l'expérience de parents mortels. L'amour des parents devraient s'assurer d'être conseillé par la sagesse et guidé par l'intelligence.
Sans un foyer de nature à produire un être humain à qui l'on puisse se fier complètement, nous ne pourrions compter pleinement sur lui, nous ne saurions être certain de ce qu'il va faire dans les années à venir, il ressemblerait à un jeune homme qui a grandi sans bénéficier d'une éducation familiale normale, affectueuse et sage. Sa vie ultérieure sera plus heureuse et méritera plus de confiance, parce qu'il a passé ses huit premières années dans un foyer normal et bien réglé. Il possédera un caractère fort et bien équilibré, parce qu'il a grandi dans un foyer où prévalait l'amour et où régnait la sagesse. Une telle formation de l'enfance produit un type de fidélité assurant qu'il poursuivra la voie dans laquelle il s'est engagé.
Un enfant dépend complètement de ses parents et de l'atmosphère du foyer pour la formation de ses premiers concepts sur toute chose, intellectuelle, sociale, morale et même spirituelle, puisque la famille représente pour le jeune enfant tout ce qu'il peut savoir pour commencer des relations humaines ou divines. L'enfant doit tirer des soins de sa mère ses premières impressions sur l'univers; il dépend entièrement de son père terrestre pour ses premières idées sur le Père céleste. La vie mentale et sentimentale du jeune âge, conditionnée par les relations sociales et spirituelles du foyer, détermine si la vie ultérieure de l'enfant sera heureuse ou malheureuse, facile ou difficile. Toute la vie d'un être humain est immensément influencée par tout ce qui se passe pendant les premières années de l'existence.
L'enseignement de l'évangile de Jésus, fondé comme il l'est sur la relation entre enfant et père, ne pourra guère être accepté dans le monde entier avant l'époque où la vie familiale des peuples civilisés modernes comportera plus d'amour et plus de sagesse. Bien que les parents du vingtième et unième siècle possèdent des connaissances très étendues et davantage de vérité pour améliorer leur foyer et ennoblir la vie familiale, il n'en reste pas moins vrai que, pour élever des garçons et des filles, très peu de foyers modernes peuvent rivaliser avec le foyer de Jésus en Galilée; toutefois, l'acceptation du vrai évangile de Jésus produira une amélioration immédiate de la vie familiale. Une vie d'amour dans un sage foyer et une dévotion fidèle à la vraie religion exercent l'une sur l'autre une profonde influence. Cette vie de foyer rehausse la religion, et la religion authentique glorifie toujours le foyer.
Il est vrai que l'on y trouve plus d'indépendance spontanée et beaucoup plus de liberté personnelle, mais cette liberté n'est ni refrénée par l'amour, ni motivée par la fidélité, ni dirigée par l'intelligente discipline de la sagesse. Tant que nous apprenons à l'enfant à prier : “ Notre Père qui es aux cieux ”, tous les pères terrestres porteront l'immense responsabilité de vivre et d'ordonner leur foyer de telle sorte que le mot père soit dignement enchâssé dans le mental et le coeur de tous les enfants qui grandissent.
Il n'y a aucun doute que la profonde affection parentale des Déités pour leur progéniture divine soit la source vive de l'amour magnifique et à peu près divin que même les parents mortels témoignent à leurs enfants.